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Mise en ligne 4 juin
Exposition –
Une autre histoire de livres d’heures
Du 7 juin au 6 octobre 2025
Trésors du cabinet des livres
Le Château de Chantilly abrite un des plus importants ensembles de livres d’heures jamais rassemblés par un collectionneur privé. C’est à la lumière de cette collection qu’il a constituée, que le duc d’Aumale devient un expert et acquiert sans hésiter les Heures de Jean de Berry et celles d’Etienne Chevalier, les chefs-d’œuvre des frères de Limbourg et de Jean Fouquet aujourd’hui conservés à Chantilly.
En écho à l’exposition du Jeu de paume consacrée aux emblématiques Très Riches Heures du duc de Berry, le Cabinet des Livres présente cet ensemble significatif à travers quarante Heures, manuscrites et imprimées, couvrant une période allant du XIIe siècle à la fin du XIXe siècle. La collection du duc d’Aumale permet de découvrir une autre histoire de livres d’heures, celle du premier « bestseller » de l’histoire du livre, fidèle reflet des profondes révolutions spirituelles, artistiques, technologiques des siècles passés.
Que trouve-t-on dans les livres d’heures ? Comment, par qui et où sont-ils conçus ? Pourquoi sont-ils si importants dans l’histoire de l’art et du livre en général ? Toutes les questions qu’on peut se poser sur les livres d’heures sont abordées au fil des œuvres présentées.
Des pièces d’exception au fil de sept siècles
La richesse du Cabinet des Livres permet de présenter des pièces exceptionnelles et notamment le premier psautier-heures connu (vers 1190). Parmi de très beaux exemples italiens et flamands, on peut signaler les Heures de Jean III de Gros (1434 ? -1484), secrétaire de Charles le Téméraire, trésorier de l’Ordre de la Toison d’or, peintes en grisaille et or par Simon Marmion (1425-1489), l’un des rares peintres et enlumineurs dont le nom ait été célébré par ses contemporains. Dans un tout autre style, le manuscrit 117 du Cabinet des livres a été commandé par le célèbre libraire Curmer au peintre Ary Scheffer (1794-1858) pour le faire reproduire en chromolithographie.
Le livre d’Heures pour tous
Jusqu’au XVIe siècle, le livre d’Heures est le principal instrument de vie spirituelle dans la sphère privée. Son usage, emprunté au clergé, est d’abord limité aux milieux aristocratique et princier, avant de s’étendre à d’autres couches sociales. Offert à l’occasion d’un mariage, il peut servir à l’apprentissage de la lecture aux enfants et de livre de raison où l’on inscrit la chronique des événements familiaux. Manuscrit puis imprimé, c’est le premier « best-seller » de l’histoire du livre.
Le livre d’Heures concurrencé
Témoins de profondes révolutions spirituelles, artistiques ou technologiques, les livres d’Heures s’adaptent au marché et s’uniformisent à partir de la Contre-Réforme. Des éditeurs lancent des Heures poétisées en vers pour renouveler l’offre. D’autres s’autorisent des « Matines de la Saint Barthélemy » (1690) qui inaugurent une série d’Heures détournées. Le duc d’Aumale possède aussi un bel ensemble d’Heures signées par Nicolas Jarry, calligraphe de la cour de Louis XIV, qui redonne un bref moment son lustre à l’art des Heures enluminées.
Le livre d’Heures réinvesti au xixe siècle
Les Heures perdent leur usage liturgique et sont des objets de collection à partir de la fin du XVIIIe siècle. Souvenirs d’un moyen âge idéalisé, les livres d’Heures médiévaux deviennent un « must » au XIXe siècle, une source d’inspiration pour les artistes et les éditeurs, un objet de curiosité et de quête pour les bibliophiles les plus distingués. Le duc d’Aumale développe quant à lui une approche savante pour offrir un regard neuf sur les livres d’Heures à travers le temps long de l’histoire, ce qui fait de lui un pionnier.